Comment le ministre de l’Economie va tenir sa promesse de créer un véritable livret d’épargne écologique?

La campagne #PasAvecNotreArgent, lancée à l’initiative d’Attac et de 350.org, exige que le livret de développement durable et solidaire (LDDS) cesse de financer la destruction du climat. C’est dans ce cadre là, que j’ai décidé d’interpeller, ce jeudi 25 novembre, le gouvernement :

Vous pouvez retrouver l’intégralité de ma question écrite ici :

Merci Monsieur le Président, 

Ma question s’adresse au ministre de la Transition écologique et solidaire.    

Il y’a 10 mois, à l’occasion du One Planet Summit, votre collègue de l’Economie et des Finances promettait, je cite : « Désormais, chaque euro placé dans un Livret de Développement durable et solidaire (LDDS) centralisé à la Caisse des dépôts sera associé à un projet contribuant effectivement à la transition énergétique ou à la réduction de l’empreinte climatique de notre modèle économique ».  

 C’est un engagement très fort. 

 Néanmoins nous nous interrogeons sur sa mise en œuvre. Au lendemain de la publication de l’alarmant rapport du GIEC, ATTAC publiait une pétition invitant le Gouvernement à exclure, les 200 entreprises les plus polluantes des investissements LDDS de la Caisse des Dépôts. En effet, le « Fonds d’épargne », qui gère 60 % des 100 milliards d’euros d’encours épargnés au titre du LDDS, est actionnaire d’entreprises pétrolières, minières ou automobiles…  

Un comble !  

En fait, seuls 10 de ces 100 milliards sont effectivement consacrés à la transition énergétique, et encore, uniquement à la rénovation thermique du bâti. Seul cas de figure prévu par la loi… 

Pire encore, nous n’avons aucune information ou presque sur les 40 milliards d’euros gérés directement par les banques. Elles doivent pourtant publier un rapport annuel précisant l’utilisation de cette épargne. Cette publication indigente, que l’on n’ose pas appeler rapport, tient en une page comme vous le montre mes collègues.  

Pourquoi diable les exclure du champ d’action ? Chaque épargnant doit être informé en détail de l’utilisation de son argent.   

Soyons clair avec les 24 millions de Français détenteurs d’un – très mal nommé – Livret de Développement durable : non seulement leur argent finance très peu la transition écologique, mais il finance donc même parfois le réchauffement climatique…  

Le défi qui attend le Gouvernement est donc colossal !  

Il faudrait changer la loi pour y inclure le financement de toute la transition énergétique, notamment via les collectivités locales.  

Il faudrait également contrôler drastiquement les activités boursières du Fonds d’épargne et répondre favorablement à l’interpellation d’ATTAC.  

Monsieur le Ministre d’Etat, comment le Gouvernent compte instaurer un livret d’épargne écologique digne de ce nom et ainsi donner corps à la promesse du ministre de l’Economie et des Finances ?